dimanche 12 décembre 2010

VOL III _ chpt 23, chpt 24


A Frédérique (elle se reconnaîtra ^^)...
A tous les lecteurs passionnés, fidèles et stimulants,
ainsi qu'à l'adorable meute du blog de Jacobinette...
Affectueusement, Sombrelune.


Chapitre 23 : Echos/ Aftershocks

Il ne me fallut pas plus de quelques minutes pour l’atteindre.
Là, l’odeur des Transformateurs était partout. Elle était intense, multiple, presque agressive pour mon odorat hyper sensible de jeune vampire. Etrangement, il me sembla que je la connaissais pourtant, cette odeur plus qu’animale… ultra-animale. Cela sentait… la terre humide, acide, le sang poivré et âpre, le soufre, le sel. Un mélange lourd et étouffant.
Le village était calme, comme endormi. Pourtant, je sentais la vie, tout autour de moi. Dans chaque habitation que je dépassais, à toute allure, jusqu’à trouver celle que je cherchais, un peu à l’écart… là. Elle était là. La petite maison rouge. Blottie contre les arbres.
Sans hésiter, sans frapper, je poussai la porte.
Dans le petit salon, Billy discutait à voix basse avec le vieux Quil Ateara, enfoncé dans le vieux canapé de velours bleu. Je remarquai que ses cheveux avaient légèrement blanchi. A peine. Mais il avait l'air en bonne santé. Peut-être même davantage que dans mon souvenir. Il paraissait moins accablé que lorsque je l’avais vu pour la dernière fois. Plus… apaisé, me sembla-t-il. A mon entrée, et lorsque je me matérialisai devant eux, ils sursautèrent. Immédiatement, les traits de leurs visages sombres se plissèrent. Leurs yeux noirs se posèrent sur moi, cherchèrent un instant, me reconnurent. La bouche large de Billy Black s’ouvrit, mais il demeura silencieux quelques secondes encore. Incrédule.
« Bella ? », finit-il par demander, très doucement, comme s’il avait garde de ne pas m’effrayer.
J’eus soudain le sentiment d’être un animal sauvage, avec lequel ces deux êtres humains s’efforçaient de prendre les précautions d’usage. Me croyaient-ils… dangereuse ?
« C’est moi, Billy. C’est bien moi, répondis-je le plus calmement que je pus. Je suis revenue. Tout va bien. »
Tout en parlant, je sondais l’espace qui m’entourait. Je détectais d’autres présences, tout près, dans une des chambres. Je posai alors une question bien inutile, car j’avais déjà la réponse :
« Où sont mes enfants ? »
Mais les deux Indiens ne répondirent pas. Ils me contemplaient en silence, leurs pupilles de jais rivées à mon visage, l’air fermé, peut-être déjà sur la défensive. Puis ils échangèrent un regard. Je compris qu’il était inutile d’insister.
« Ne vous donnez pas la peine, repris-je, je connais le chemin. »
Je m’éclipsai instantanément en direction de la petite chambre du fond, qui avait été celle de Jacob.
Une énergie phénoménale tournoyait dans mon être. Dans mon dos, ma poitrine, je la sentais qui palpitait, remontait dans ma gorge, mon cou, mes oreilles. Jusqu’au sommet de mon crâne. Si j’avais été humaine, mes jambes se seraient dérobées, mon cœur aurait battu à mes tempes, mon souffle aurait brûlé mes poumons. J’aurais certainement fondu en larmes. Ces sensations habituelles, j’en avais le souvenir, très clair, mais ce n’était pas cela que je ressentais… J’étais… profondément transportée. Avec beaucoup de précautions, j’ouvris la porte, le plus silencieusement que je pus.



A l’intérieur, dans les petits lits jumeaux qu’Esmé leur avait offerts, mes enfants dormaient paisiblement. Je découvris leurs deux têtes brunes, l’une plus claire, l’autre très noire. Peau blanche et peau dorée. Ils étaient magnifiques... Que leurs cheveux avaient poussé ! Leur parfum, mêlé à celui des hommes-loups qui imprégnait le lieu depuis toujours, emplissait la pièce. Il se jeta à mon cou, coula dans mon cœur et mon esprit, au plus profond de mon âme. Je connus alors le parfum de mes enfants. Je le reconnaissais… Quelle étrange sensation ! Ils sentaient fabuleusement bon. Ils sentaient…
Près d’eux, un jeune homme se tenait immobile. Il s’était instantanément levé lorsque j’avais passé la porte, mais n’avait pas bougé depuis. Je n’avais pas pris garde à lui d’abord, tant mes regards dévoraient mes deux petits, endormis, que j'avais enfin retrouvés, et que je redécouvrais avec autant d’émerveillement qu’au premier jour. Mais je venais de lever les yeux vers lui, et je fus surprise de revoir dans ses traits un visage qui m’était familier, autrefois… il n’y avait pas si longtemps…
« Seth ! »
Je m’étais exclamée dans un souffle. Le jeune homme me dévisageait avec autant -si ce n’était davantage !- d’incrédulité que les deux Quileutes que j’avais laissés dans le salon. Tout son corps, immense et large, était tendu. Il semblait prêt à bondir. Sur sa peau, je vis courir un frisson. Une étrange vibration, que je reconnus pour être celle qui parcourt le corps des Transformateurs lorsque celui-ci se prépare à la métamorphose. Il était totalement électrisé. Alors seulement, je remarquai qu’il s’était légèrement penché vers Sarah et Karel, comme pour les protéger. Les protéger de quoi ?
« Seth, tu n’y penses pas !, chuchotai-je. Que crains-tu ? Ce sont mes enfants ! Enfin quoi, qu’y a-t-il ? »
Mais il ne se détendit pas pour autant. Ses yeux en amandes détaillaient chaque parcelle de mon visage, étudiaient mes attitudes, mes gestes. Je compris qu’il essayait de déterminer avec précision si j’étais, comme je l’affirmais, digne de confiance, ou non. Son pouls s’accéléra. Je perçus les battements de son cœur, le flux et le reflux du sang dans ses artères, bruyant, bouillonnant, tempêtant. Seth avait une vivacité remarquable. La chaleur que dégageait son corps s’intensifia, et avec elle, son odeur d’homme-loup… celle qui envahissait l’espace. Et que je distinguai alors parfaitement de celles de Karel et Sarah.
« Mais… Seth… »
Je venais de réaliser quelque chose. Quelque chose d’impensable.
« Mes enfants… ils… ils ne sentent pas comme… »
J’avais eu l’expérience, quand je m’étais retrouvée parmi les hommes-léopards d’Afrique, de l’odeur tout à fait caractéristique des enfants destinés à changer plus tard, des Transformateurs en devenir, comme le petit Libwa. C’était une évidence. Sans avoir le fumet lourd et dense de ceux qui avaient accompli leur métamorphose, leur sang n’avait pas non plus les caractéristiques de celui des êtres humains. Il ne nous attirait pas, nous, les vampires. Il était déjà autre chose. Alors que… là…
Je ressentais bien une attraction, pour ces deux petits corps endormis ! Leur sang… je le humais, il m’appelait, me parlait… Il m’avait charmée mais, éperdue d’amour comme je l’étais, je n’avais pas saisi sur le moment !
Pendant un moment, je demeurai ébahie.
« Ce n’est pas possible ! »
Je fis un pas dans leur direction. Aussitôt, Seth me barra le passage, plus solide qu’un mur de béton. J’éprouvais toute sa puissance et sa force, toute sa détermination. Mais j’étais forte aussi. Et certainement plus que lui. Quoi qu’il en soit, nous n’allions pas nous battre, cela n’avait jamais été mon intention. Je voulais simplement m’approcher pour vérifier… et comprendre ! Il fallait que je comprenne !
« Seth, pousse-toi, voyons ! »

Edward apparut à son tour dans la chambre, derrière moi. Il posa sa main sur mon épaule.
« Bella, calme-toi. »
Etre calme ? Comment pouvais-je rester calme face à une pareille incohérence ?
« Je suis parfaitement calme, Edward, articulai-je entre mes dents, mais… je veux comprendre ! »
Seth ne bronchait pas. J’allais l’envoyer par la fenêtre. Les dégâts m’importaient peu à présent.
« Ils sont humains, n’est-ce pas ? »
Mon mari avait posé la question à laquelle je n’osais pas répondre depuis plusieurs minutes. Pas tant que je n’aurais pas perdu cette affreuse impression d’être en plein délire. Et cette question n’en était pas vraiment une. Elle sonnait davantage comme une demande de confirmation, ou… un aveu.
Je dévisageai Seth. La présence d’Edward paraissait l’avoir un peu radouci. Il hocha la tête à son adresse.
« Quoi !... Mais comment… ? »
Cette fois-ci, j’avais crié.

Sarah bougea. Elle ouvrit les yeux, se redressa, et se mit à pleurer. De petits gémissements. Elle n’était pas vraiment effrayée, mais plutôt contrariée d’avoir été brusquement arrachée à la douceur du sommeil. Karel aussi était éveillé, mais il ne disait rien. Il nous regardait, tous, très attentivement et presque sérieusement, de ses immenses yeux verts et limpides. Encore un peu confus aussi, il tenait sa tête légèrement penchée et se balançait, comme s’il était encore en plein rêve, et prêt à replonger immédiatement dans l’inconscience.
Alors, à ma grande surprise, Seth recula et, se penchant vers elle avec une douceur et une délicatesse de mère, souleva Sarah et la prit dans ses bras. Elle cessa immédiatement ses pleurs, et enfouit son visage contre le cou du Quileute. Qu'elle était petite dans les bras du géant solide et fier qu’était devenu Seth ! Comme elle semblait… rassurée, d’être serrée si tendrement sur son cœur !
Apparemment, elle était habituée à lui. Et il se montrait réellement soucieux de…
Dans mon esprit, des images et des sensations -de vieux sentiments, de vieilles impressions- explosèrent, comme autant de fusées lors d’un feu d’artifice. Elles s’épanouirent, à la fois spectaculaires et choquantes. Impressionnantes. Le spectacle qui se déroulait là, devant mes yeux stupéfiés, ne m’était pas tout à fait inconnu. J’avais déjà vu cela… je l’avais même ressenti, à travers des yeux qui n’étaient pas les miens.
D’abord abasourdie, je m’emportai ensuite rapidement.
« Ne me dis pas… Seth ! Comment as-tu osé ? Tu t’es… imprégné ? Imprégné de MA fille ? Alors que ce n’est qu’un bébé ! Je vais… »
Edward me retint, de toute sa force. Je ne voulais pas réduire le jeune Clearwater en poussière, pourtant, non… J’aurais risqué de blesser l’enfant qu’il portait. Je voulais juste… juste… Qu’il retire ses sales pattes de sac à puce de ma fille ! Et si je devais les lui arracher pour cela, l’une après l’autre, eh bien, ce n’était pas un problème.
Contrairement à toute attente, rien, dans la posture de Seth, n’indiquait qu’il s’apprêtait à répliquer. Au contraire, il fit quelques pas en arrière, couvrant de sa large main la tête de Sarah, comme s’il refusait que je la lui reprenne de force. Comme s’il avait compris, et savait bien, au fond, que j’en avais le droit. Et le pouvoir.
« Je… je ne l’ai pas fait exprès, Bella, bredouilla-t-il, presque penaud à présent. Je ne l’ai pas voulu. C’est arrivé… d’un coup ! »
Je comprenais parfaitement ce qu’il essayait de me dire. Mais comment faire avaler cela à une mère ? Cela faisait beaucoup. Beaucoup d’un coup.
« Tu vas la remettre dans son lit, Seth, maintenant. Ou, mieux, tu vas me la donner… Et tu ne la verras que lorsque je t’y autoriserai et… uniquement en ma présence. »
Mes paroles eurent l’effet d’une sentence injustement prononcée. Seth grogna.
« Mais tu es un vampire, Bella, maintenant ! »
Oh ! Il avait donc remarqué ?
« Et toi, tu es un Transformateur… imprégné d’une fillette de deux ans, Seth ! Oh, c’est… Je n’en reviens pas ! C’est… ! »
Mes sentiments refusaient que je les réprime, et pourtant, je savais bien que nous avions tort… tort et raison, tous les deux. Nos deux natures avaient leurs écueils. Seth ne ferait aucun mal à Sarah, jamais. Cela, j’en étais certaine. Tout comme moi. J’étais sa mère. Néanmoins, j’étais aussi un vampire. Et Seth… Seth était lié à ma fille, plus solidement et plus irrémédiablement que je ne l’avais jamais été. Elle était tout pour lui, à présent. Son eau, son air, son soleil. Son unique raison de vivre. Il lui avait donné son existence entière. A elle seule. Et elle le sentait, déjà, malgré son jeune âge. Que je le veuille ou non, il me l’avait prise.
C’était intolérable.
Je dégageai mes épaules de l’emprise d’Edward. Il ne chercha pas à me retenir davantage, sans doute avait-il senti que, bien que bouleversée, je parvenais à rester raisonnable.
« Donne-la moi, maintenant, Seth. Je suis parfaitement capable de me contrôler, si c’est ce qui t’inquiète. Edward peut te l’assurer… Je VEUX tenir ma fille dans mes bras. »
Mes paroles sonnaient certainement comme un ordre. Pourtant, j’avais essayé d’être douce. J’attendis une réaction. Une seconde… deux… Seth s’était pétrifié. Il regardait par-dessus mon épaule. Attendait-il qu’Edward lui fît signe ? Pourquoi refusait-il de me croire ? Fallait-il toujours qu’il y ait quelqu’un pour me protéger ou protéger les autres de moi ? Quelqu’un qui parle à ma place ou agisse pour moi ? Oh, ces Transformateurs pouvaient être tellement… tellement paternalistes ! Presque misogynes, peut-être même !
L’attitude du Quileute m’irritait profondément. Je m’impatientais. Sa résistance était comme une agression pour mon affection de mère. Je me sentais dépossédée, volée, meurtrie. Il faudrait lutter alors ? Qu’à cela ne tienne… Encore un instant.
Aucune réaction ? D’accord, c’en était trop. Il l’aurait voulu.



Comme j’esquissais un premier pas dans sa direction, une émotion étrange me saisit. Quelque part, comme au-dessus de moi, j’éprouvai… une présence.
Elle me cloua sur place, me retenant, mieux et plus fermement que quiconque -Transformateur ou vampire- aurait pu le faire.
Une chaleur vive glissa sur moi. Sur mon visage. Dans ma nuque, dans mes reins.
C’était comme si un bras, un bras amical s’était tendrement glissé autour de ma taille, me réduisant à l’impuissance, sous l’effet de l’intense émotion que ce geste me procurait.

Oh… mon… Dieu… !

J’étais figée. Atterrée.
Car cette sensation… cette sensation ne m’était pas inconnue. Elle revenait… elle revenait de loin !
De si loin !
Je la reconnaissais. J’avais tellement cru ne jamais plus l’éprouver ! J’en avais entièrement abandonné l’idée. Mais pourquoi là ? Et pourquoi maintenant ? Parce que j’étais moi-même revenue, enfin, chez moi ?
A cet instant, la chaleur m’enveloppa. Entièrement. Abolissant tout à fait les dernières bribes de volonté et de force, par lesquelles je tentais encore de résister, de refouler ou de fuir ce que j’éprouvais.
Je fermai les yeux.
Que devais-je faire ? Qu’allait-il se produire ? Ma bouche s’ouvrit, et j’aspirai l’air, alors que je n’en avais nul besoin, car j’avais l’impression de me noyer pour de bon. Je me noyais en moi-même, dans mes souvenirs, mon passé, ma vie. Ma vie d’avant. Ma vie d’humaine.
Tout tourbillonnait. Tout revenait. Tout recommençait. Et tout s’éteindrait certainement encore, ensuite.
Un accablement effroyable s'était abattu sur moi.
Mais la sensation ne faiblissait pas. Au contraire. Je ressentais… une sorte d’attraction… magnétique… une lourdeur. Un poids. Un poids incroyable qui me maintenait, moi, à ma place. Dans mon axe. Encore. Alors que tout tombait dans le vide, autour de moi.
A ma grande stupeur, je m’aperçus que je tremblais légèrement. J’avais peur, j’étais terrorisée. Mais également… il y avait une sorte de soulagement, de confiance absolue, au fond de tout cela. Une envie…. violente.
Et comme je m’y attendais, comme je le redoutais et comme je l’espérais tout à la fois, je retrouvai le parfum… Le parfum singulièrement familier et intime… Le parfum de la grande forêt, puissante et sombre, du bois de cèdre, de la terre poudreuse et chaude, de l’herbe craquante… l’odeur des fruits mûrs et sucrés, et cette petite pointe d’acidité presque métallique qui fait venir instantanément l’eau à la bouche… L’odeur partie, mais jamais oubliée. L’odeur, insoutenable… la sienne.

Oh… non… c’est impossible ! Tu es là… Jake…

Je savais qu’il n’y avait aucune chance que cela soit effectivement le cas. Je savais qu’il m’avait quittée, à l’instant-même où j’étais devenue vampire. Je savais que mon esprit… que mon âme… ne pouvait plus s’ouvrir à lui, ne pouvait plus l’atteindre. Je savais. Je savais…
Et pourtant. Elle était bien là, cette émotion. Et ce parfum. Ils étaient si… réels !
Je compris que je devais avoir perdu l’esprit, comme peuvent sans doute le perdre les êtres surnaturels. Quand ils sont vaincus. Quand tout autour d’eux leur échappe, et que les choses cessent d’être rationnelles. Lorsque leur monde bascule dans le chaos.
Mes enfants ne pouvaient être humains… Je devais avoir glissé, sans m’en rendre compte, à un moment précis… J’étais dans un autre monde, qui n’était pas le monde réel. Je devais avoir inventé tout cela. Quand avais-je quitté la route au juste ?
En arrivant à Forks, avais-je découvert… une tragédie, et avais-je tout réécrit, reconstruit, recréé dans l’instant, afin que cela soit plus supportable ? Etais-je encore, là-bas, à Wellington, dans cet aéroport, à attendre avec Edward qu’arrive l’avion qui devait nous ramener chez nous ? Etais-je encore perdue… là-haut, par-delà les nuages… dans la nuit pleine et silencieuse ? Vide.
Vide de moi-même. Vide de tout.
Oh, oui, j’étais bien perdue. Totalement, cette fois.
Comme quelqu’un qui cherche, attend, et espère trouver dans le regard de ceux qu’il aime un dernier salut, j’ouvris alors les yeux, à grand-peine.
Mais rien n’avait changé. Tout était là, comme auparavant. Seth, mes enfants… Ma vision ne se brouillait pas, le décor ne faisait pas mine de vouloir s’effacer, ni la terre de s’ouvrir sous mes pieds. Cependant… il était toujours là, le parfum aliénant…. l’odeur envahissante et persistante de ma folie.
Je cherchai Edward, le trouvai. Il s’était approché. Il était tout près de moi. A côté. Son visage tourné dans ma direction.
Je levai les yeux sur lui. Comment allais-je pouvoir lui dire ? Me sauverait-il, comme il l’avait déjà fait ? Le pouvait-il ?
Mais il ne me regardait pas.
Ses traits étaient absolument impassibles. Aucune émotion ne se peignait sur son visage. Il s’était totalement fermé, et je reconnus là, justement, le signe d’un grand trouble. Et ses yeux… ! Ses yeux étincelaient. Ce n’était pas de la colère, pas de la peur ni de la peine. Ils ne cillaient pas, ne se voilaient pas, mais fixaient, intensément, ardemment, un point derrière moi.
Derrière moi.
Près de la porte restée ouverte.
Il regardait quelque chose... Comme je ne l’avais jamais vu regarder quoi que ce fût auparavant !
Quelque chose. Ou quelqu’un.

Mais quel effet sidérant cela avait sur lui !

Alors, malgré la confusion totale qui me hantait, menaçant toujours de faire chavirer mes sens et ma pensée, je me retournai.





Chapitre 24 : « La puissance de la cause est en raison de la grandeur de l’effet »/ « The power of the cause is in proportion to the size of the effect »

Dans la rotation que j’effectuai sur moi-même, geste que j’eus l’impression d’accomplir au ralenti tant je me sentais lourde et écrasée, je distinguai, dans l’obscurité du couloir, les silhouettes de Quil Ateara et de Billy. Ils s’étaient approchés, eux aussi, mais étaient demeurés en retrait et silencieux. Peut-être avaient-ils craint mon attitude, mes réactions… et qu’une lutte s’engageât. Cela aurait pu être le cas. Mais…
Appuyé contre le mur, juste derrière moi, non loin de l’encadrement de la porte, se tenait un troisième homme.
Comment ne l’avais-je pas entendu entrer ? Pourquoi ne m’en étais-je pas préoccupée ? C’était comme si… il avait toujours été là. Comme s’il était à sa place. Et, qu’inconsciemment, je l’avais su.



Il était grand. Très. Au moins autant que Seth. Il était brun. Brun de peau, noir de cheveux. Il était Quileute. Il était… il était…
Mon corps surnaturel ne pouvait plus réagir, comme celui d’une humaine, aux chocs de mes émotions, même les plus violentes. Ni lui, ni mon esprit n’avaient plus la faculté de plonger dans le néant de l’inconscience, parfois salutaire. Je ne pouvais plus m’évanouir, ce n’était pas dans ma nature, mais, à cet instant, je vis réellement des étoiles. Tout mon être se contracta, assez douloureusement. Tout ce qui m’habitait, sang -si mon corps en contenait encore- fluides de toutes natures, jusqu’à mon esprit lui-même, me vint au visage, aux lèvres et aux yeux. Là, la chaleur se fit brûlante. Elle me desséchait, à l’intérieur, et je reconnus cette sensation étrange de sable dans le nez et la gorge. De désert incandescent derrière les yeux.
L’homme était beau. Trop sans doute, pour un être humain. Dans ses yeux sombres, un reflet vert dansait. Et quelque chose… quelque chose d’incompréhensible… illuminait le fond de sa pupille. Ses longs cheveux lisses étaient attachés. Il portait un t-shirt gris-vert à la couleur passée, et un pantalon de toile beige, usé. Ces vêtements… je les avais déjà vus… c’étaient ceux…
Il plissait les yeux. Il me regardait. Il cherchait quelque chose. Et, tout à coup, ses sourcils se soulevèrent et son visage se fendit en un incroyable sourire, à la fois amusé et décontenancé.
« Salut ! », lança-t-il sur un ton presque désolé.
C’est alors que je le reconnus. Ou que je crus le reconnaître…
Mais pourquoi était-il là ? Que voulait-il de moi ? Quel était ce nouveau prodige dont j’étais capable ? Et il… il était si différent, également…
Ma main se souleva d’elle-même, chercha le bras d’Edward. Mes yeux la suivirent. Ils restèrent posés là, un instant, puis, enfin, osèrent se relever vers mon mari. Il n’avait pas bougé. Il regardait toujours dans la même direction. Toujours aussi intensément.
Je ne pouvais l’atteindre en pensée. J’étais trop bouleversée. Je dus me résoudre à articuler :
« Tu… tu le vois aussi, le fantôme, Edward, n’est-ce pas ? »
Pour toute réponse, il hocha légèrement la tête.
Je ne pus m’empêcher de soupirer.
« Je ne suis donc pas folle ! Ou alors, je ne suis plus seule à l’être… »
Avec une extrême douceur, et très lentement, Edward détacha ses regards de celui qu’il avait si longtemps étudié et dévisagé, ses yeux se fermèrent, puis ses prunelles d’ambre liquide vinrent se planter dans les miennes. Leur éclat avait une vivacité inaccoutumée. Je pouvais percevoir son émotion.
« Je le vois aussi, Bella, parce qu’il… est là. Il est vraiment là, mon amour. Il est… bien réel. »
Alors qu’il insistait sur le dernier mot, afin que je comprenne bien ce qu’il signifiait, afin que j’accepte son sens, Edward saisit tendrement ma main.
Ma bouche s’ouvrit. Je voulais protester. Ma raison s’agitait, se tordait, elle allait ruer. Elle hurlait, déjà, à l’intérieur de moi, que tout ceci était… un rêve éveillé, une illusion, un délire… une démence !
« Mais… », soufflai-je.
Et ce fut tout ce dont je fus capable.
L’homme me regardait toujours. Et, toujours souriant, semblait chercher le moment opportun pour dire quelque chose. De toute évidence, il venait de décider qu’il était arrivé.
« Je crois… qu’on se connaît, nous deux, non ? »
Il s’était adressé à moi, avec une innocence, une hésitation timide, qui ajouta encore à mon ahurissement.
« Tu as l’air… très perturbée, poursuivit-il comme s’il désirait sincèrement me ménager. J’en suis désolé, vraiment. Mais… tu dois savoir que je ne me souviens réellement de rien, ni de personne, depuis… depuis que j’ai été retrouvé. Excuse-moi. Pourtant, tu vois, j’ai l’impression de te connaître, toi. Et c’est certainement la première fois que ça me fait ça… C’est… c’est bien ! »
Et il éclata de rire.

Je demeurai pétrifiée. Et muette. Dans son fauteuil, Billy se fraya un passage jusqu’à nous.
« Tu dis… tu dis que tu te souviens de Bella, Jake ? », demanda-t-il aussitôt.
L’autre hocha la tête avec une joie réelle.
« Oui, c’est vraiment très… très net. Mais… je ne suis pas sûr… j’ai l’impression qu’elle a changé. Parce que ça fait longtemps que je ne l’avais pas revue, je suppose. »
Billy lança un regard dans notre direction. Un regard particulièrement éloquent. On y lisait clairement la gêne, la suprise, l’inquiétude et l’espoir. Il y avait des choses à cacher, si je comprenais bien. Et d’autres à découvrir. Il devait craindre que notre présence, et les changements qui étaient survenus me concernant, ne bouleversent tout. S’il était possible que les choses fussent plus bouleversées encore ! Mais pour ma part, j’étais dans l’incapacité de réagir, de quelque manière que ce fût. Je ne pouvais pas accepter, je n’étais pas sûre…
Très vite, Billy reprit :
« Oui, cela fait plusieurs années, maintenant. Bella était… ta… ton amie. Vous étiez très proches. Elle est la fille de Charlie. Tu sais, je t’en ai parlé. Tu avais disparu si longtemps qu’elle t’a cru… mort, comme nous tous. Voilà pourquoi elle est si choquée. »
Billy tourna à nouveau son visage vers moi, pour s’assurer que mon manque total d’expression traduisait suffisamment mon saisissement, avant de poursuivre ses explications.
« A notre grand soulagement, la voilà elle-même de retour, et… je pense que personne n’a vraiment eu le temps de lui expliquer… n’est-ce pas, Bella ? »
Mais j’étais absorbée dans la contemplation de celui qui se tenait face à moi. Je détaillais chaque parcelle de sa personne. La forme de son visage, celle de ses mains, sa façon de se tenir, la tête un peu penchée, la ligne de ses sourcils… Etait-ce bien… était-il possible… ? Je reconnaissais chaque chose, elles étaient bien les mêmes, et pourtant, je sentais qu’il y avait aussi quelques différences. C’était comme si cet homme était un autre… un autre… Jacob (puisqu’il semblait que c’était ainsi qu’il fallait l’appeler), un nouveau Jacob, plus… lumineux encore -et j'étais bien persuadée que jamais je n’aurais pu envisager une chose pareille !-, plus intense… je ne savais pas exactement comment définir ce que je ressentais, et peut-être n’était-ce dû qu’au nouveau regard de vampire que je portais moi-même sur lui. C’était comme si je me trouvais devant l’image idéale de Jacob, celui qu’il était, au fond de lui, quand je l’avais connu, que je pressentais, ou celui qu’il aurait dû devenir s’il… s’il avait vécu.
Comme je ne répondais rien à la question de Billy, Edward hocha la tête.
« Et voici Edward, son mari, acheva l’Indien. Il est le fils du docteur Cullen. »
Aussitôt, la bouche du jeune homme s’élargit en un nouveau sourire. Et je vis distinctement une lueur vive s’allumer dans ses yeux.
« Oh, tu es le fils de Carlisle, s’exclama-t-il, mais bien sûr, c’est évident ! »
Et il tendit, en un geste très spontané et cordial, sa main à Edward.
Mes yeux observaient ces doigts tendus, ces ongles très courts, ces phalanges solides, et cette peau hâlée qui ne laissait transparaître aucune veine. Alors, je réalisai que l’odeur, particulièrement intense et agréable qui émanait de sa personne, n’avait pas du tout le même effet sur moi que celle des autres humains qui se trouvaient dans la pièce. Elle ne m’attirait pas. Pas comme peut l’être un vampire. Cependant, elle me déstabilisait, profondément, me bouleversait, m’inquiétait presque. Et elle n’était absolument pas celle d’un Transformateur non plus… Quel était ce surprenant phénomène ? D’instinct, je me concentrai davantage, afin de sonder la nature profonde de l’être qui me faisait face. Immédiatement, je sentis le sang palpiter dans son corps, j’en perçus la circulation, je captai la pulsation sourde d’un cœur -un cœur humain- qui battait, calmement. Si calmement ! Mais il n’y avait pas de… chant envoûtant. Pas de désir de m’approprier sa substance, de boire à sa source. Un grand calme plutôt, une paix délectable, s'exhalait de lui. Et puis, il y avait aussi cette chaleur étrange…
Comme je continuais de me concentrer sur cette intériorité énigmatique, je me sentis soudain happée, plus profondément, et il me sembla que j'allais glisser vers un gouffre vertigineux, à la fois fascinant et terrible. Effrayée, je réagis aussitôt, interrompant brutalement mon exploration.

La main d’Edward venait de saisir celle qui s’était tendue.
Ce geste… ce geste-là, je ne l’avais jamais vu ! Ou… une fois, peut-être. Et, dans mon souvenir, il n’avait rien d’amical. Mon mari sourit. Une expression sympathique se peignit sur son visage. Comment Edward parvenait-il à se contrôler à ce point ? A moins que… Ne ressentait-il pas réellement cette émotion ?
« Voilà ce qui s’appelle des retrouvailles !, assura le jeune Indien avec un intérêt sincère. Votre famille était particulièrement inquiète à votre sujet. Vous… avez disparu tant de temps, vous-mêmes, sans vraiment donner de nouvelles… un moment, ils ont même envisagé le pire ! Qu’est-ce que… ? »
Mais Billy posa affectueusement sa main sur le bras du jeune homme. Son geste semblait signifier que ce genre de questions serait pour plus tard, ou même qu’il n’y avait pas lieu de les poser. Il fut aussitôt compris.
« Alors, enchaîna-t-il simplement, c’est donc vous les parents de ces deux petits monstres ? »
D’un doigt, il désignait mes deux enfants. Il plaisantait. Mais j’étais totalement hermétique à cette attitude très humaine. Du moins, à ce moment-là. Et je ne parvenais pas à faire semblant.
Edward, quant à lui, affichait le sourire le plus naturel qui soit. Ses yeux se plissèrent, et il rit doucement.
« Oui. Je suppose qu’ils doivent pas mal vous casser les oreilles ?
_ Non, répliqua l’autre, pas du tout en fait. Ils sont très sages. Et puis, ils sont bien habitués ici, maintenant. Rachel a le truc avec eux… et, je dois dire que Seth n’est pas mal non plus quand il se met à faire la nounou. Il est très doué. »
Piqué dans son orgueil, le jeune Quileute émit un petit grognement de protestation. Son honneur se révoltait, mais son cœur le fit rapidement taire.
« Ah ? Votre fille est là ? »
Edward, qui s’était retourné vers Billy, avait posé la question de manière très civile, et même avec une certaine curiosité, mais je me doutais qu’il devait déjà avoir toutes les réponses : il ne faisait cela que pour me permettre de comprendre les choses peu à peu, et ménager les craintes de tout le monde.
« Oui oui, elle est revenue s'installer ici depuis… presque un an déjà. Elle… et Paul Wusoh sont… Ils vivent ensemble. »
Ainsi, Rachel était revenue à la Push. Et elle y était demeurée. Avec Paul… Mais n’était-ce pas comme cela que les choses devaient être ? N’était-ce pas ce qui avait toujours été prévu pour eux ? Ce qui les attendait. Ou ce qu’ils avaient eux-mêmes attendu sans le savoir ? Je ne pouvais m’étonner de cette nouvelle. Ce n’en était pas vraiment une pour moi. Et pourtant, apprendre que cela s’était bel et bien réalisé, me donnait une impression… presque dérangeante, comme un vague malaise. Le ton sur lequel Billy avait exposé la situation laissait comprendre qu’il avait dû se résigner à cette union, plus qu’il ne l’avait souhaitée, sans doute.
« La maison n’est pas assez grande pour héberger toute la famille, surtout quand elle s’agrandit, renchérit à son tour le jeune homme. C’est vrai que nous sommes… un peu à l’étroit. Même ici… »
Il jeta, autour de la petite chambre, un regard circulaire qui en disait long, soupira, mais sourit encore :
« Vous… venez donc dans le salon ! Ou bien même… sortons. Je serais ravi que vous me racontiez un peu… enfin, j’ai besoin qu’on me rappelle… les souvenirs que je n’ai plus. »
Il paraissait un peu perdu. Mais si vrai, si sincère ! Cet air… je le connaissais bien. Et derrière lui, juste après… cette expression solide… comme la conviction profonde que rien n’était jamais grave au fond.
« Enfin, quand vous voudrez… », conclut-il.
Et il fit mine de vouloir quitter la pièce, nous invitant à le suivre d’un geste.



Depuis l’extérieur, un ronronnement de moteur me parvint. Puis un claquement de portière se fit entendre. Suivi d’un deuxième. Le vieux Quil Ateara se pressa vers l’entrée, et accueillit les nouveaux arrivants en deux mots qui trahissaient assez son soulagement.
« Ah, docteur !
_ Bonjour Quil, répondit la voix douce de Carlisle. Billy… Jacob… »
La chambre ne pouvant plus accueillir personne, tous se déplacèrent progressivement vers le salon de manière à permettre au docteur Cullen de s’avancer vers nous. Alice le suivait.
Il posa d’abord son regard sur son fils, puis sa main sur son épaule. Je savais qu’il lui parlait en pensée, et que ce qu’il disait à Edward devait être particulièrement tendre, car celui-ci sourit affectueusement et fit un pas en avant, serrant son père dans ses bras. Puis il s’écarta, et se tourna vers moi pour me présenter à Carlisle. Le docteur Cullen s’approcha, leva les mains, et les posa délicatement sur mes joues. Il me sembla que je le voyais pour la première fois. Que je le découvrais. Il avait l’air si doux ! Emu, également, à n’en pas douter. Ses prunelles de miel vibraient d’intelligence et de sensibilité.
« Bella… je suis bien heureux de te revoir… ma fille », souffla-t-il simplement.
Les paroles, et la voix surtout, de Carlisle, furent pour moi un réconfort immédiat. Je me détendis, retrouvai confiance, et la force de réagir enfin.
« Carlisle… mais comment… ?, commençai-je avant de m’interrompre de moi-même.
_ Nous avons tant de choses à nous dire !, sourit le docteur Cullen. Je crois que nous ferions mieux de rentrer à la maison. »
Je répondis à sa proposition par un hochement de tête. Je savais que j’avais beaucoup à apprendre, qu’il fallait qu’on m’explique. Tout. Et vite.
« Nous sommes venus… chercher les petits, intervint Edward.
_ Oui, bien sûr, acquiesça son père. Je ramène donc tout le monde. N’est-ce pas, Billy ? »
La question appelait une confirmation.
« D’accord, docteur, répondit depuis le salon la voix grave du Quileute, faites donc. »
Carlisle s’avança alors vers Seth, qui tenait toujours Sarah dans ses bras. Comme si l’ordre lui avait été donné de capituler, le garçon lui remit ma fille. La petite fit mine de protester un peu, puis se laissa emporter en silence, ses petites mains accrochées au col de la chemise bleue du médecin.
« A bientôt, Seth », articula le docteur Cullen d’une voix qui se voulait volontairement rassurante.
En effet, le jeune Quileute semblait particulièrement désemparé.
Je dus cependant lui jeter un regard plus noir que je n’en avais l’impression, en quittant la pièce à la suite de Carlisle, car ses sourcils s’étirèrent vers ses tempes et il eut une sorte de grimace angoissée qui faisait peine à voir. Elle était la traduction muette de sa totale impuissance à contrôler ce qu’il ressentait à l’égard de Sarabeth, en dépit de ce que tous pouvaient en penser.
Edward portait Karel contre lui, et j’eus soudain le sentiment qu’on m’empêchait de toucher mes enfants. Comme s’il fallait montrer aux Quileutes qu’ils étaient en sécurité, car d’autres que moi s’en occupaient…
Une grande détresse m’envahissait quand, tout à coup, Edward se pencha sur moi.
« Tu veux le prendre ? »
Et il glissa le petit garçon dans mes bras. Ses grands yeux verts, dans son petit visage à la peau diaphane, se posèrent sur mon visage. Il m’étudiait. Que pouvait-il bien penser ? Spontanément, je posai mes lèvres sur son front, lui donnant un baiser. Oh, j’aurais voulu le couvrir de baisers ! Les yeux fermés, je jouissais de ce contact qui m’avait tant manqué, que j’avais tant rêvé, espéré, craint ne jamais retrouver. Sa peau était douce et chaude. Parfumée. Une odeur tendre et sucrée, comme celle d’un abricot. Quand je me détachai enfin de lui, j’eus le sentiment que ce baiser avait duré des heures, et peut-être était-ce bien le cas car tous les regards étaient posés sur nous. Vampires comme Quileutes, tous me fixaient… Craignaient-ils que je ne sache pas résister ? Ils ne pouvaient pas savoir… ils ne pouvaient pas comprendre à quel point tout mon être était transporté…
Karel avait emprisonné une mèche de mes cheveux dans ses petits doigts. De son autre main, il toucha mon menton et ma bouche. Je lui donnai un nouveau baiser, et il eut un petit rire. Un rire joyeux et mutin.
Près de la porte, Jacob souriait en silence, son regard sombre et luisant nous englobant tous deux, avec une sorte de joie à la fois grave et enfantine.
Oui, c’était bien lui, il n’y avait pas de doute. Jacob était là. Il était revenu. A moins qu’il ne soit jamais parti ? Ce regard… il me parlait presque. J’aurai pu tenter de l’écouter, je devais sans doute le faire, je le voulais. Il me semblait que je pourrais comprendre, alors… mais pas tout de suite. Pas maintenant.

Je m’installai à l’arrière de la voiture, avec Karel, Edward et Sarah.
Comme le docteur Cullen s’apprêtait à mettre le contact, Jacob se pencha vers la portière, et me fit un petit signe. Je baissai la vitre.
« Promets-moi que tu vas vite revenir », lança-t-il aussitôt sans ambages.
Il n’était pas suppliant, ce n’était pas de l’anxiété, ni encore moins du désir, qui se lisaient sur son visage. Il ne me semblait même pas y voir de réelle affection. Mais plutôt une curiosité… une soif de découvrir… un manque.
« Tu es le seul visage… familier. Vraiment familier, vois-tu. Je voudrais que tu m’expliques… »
Il souriait. Je posai ma main sur la portière. Aussitôt, la sienne saisit mon poignet. Le contact de ses doigts sur ma peau était brûlant. Et il y avait autre chose aussi, de petites piqûres, comme de minuscules décharges électriques, qui me parurent s’élancer jusque dans mon bras et ma main. Contre toute attente, ce contact insolite me ramena tout à fait à la vie. Il me sembla que je me posais enfin. Que je m’éveillais. Alors que je n’avais jamais dormi, pourtant. Je pris conscience, pleinement, que j’étais bien , de retour chez moi, et que tout ce qui m’entourait était réel et vrai. Oh, oui, tout était vrai !
Il me sembla alors qu’il devait, lui, s’étonner peut-être, de me trouver, au contraire, si froide… Trop froide, sans doute. Mais il ne réagit pas.
« Tu me promets ? »
Le revoir ? Comment pourrais-je ne pas souhaiter le revoir ? Il m’avait tant manqué ! Tellement… que je n’avais jamais accepté, au fond de moi, l’idée que je puisse réellement ne jamais plus le revoir…
« Bien sûr, Jake, assurai-je, je reviendrai. Très vite. »
Alors ses doigts se détachèrent de mon poignet. Il eut un mouvement du menton pour signifier que c’était entendu, qu’il m’attendrait…
Un feu vert palpitait au fond de ses iris d’ébène. Je le voyais plus nettement que jamais, à la lumière de ce jour pourtant gris. J’aurais pu m’y plonger et m’y perdre. J’avais tant à y chercher, à y trouver ! J’avais tant à comprendre !
« A bientôt, Jacob. »
Je m’efforçai de sourire. J’y parvins, sans doute, car les pupilles brunes me sourirent en retour.

Alors, je remontai la vitre, et la voiture démarra.

25 commentaires:

  1. Ahhhhhhhhhhhhhh!Merci Sombrelune pour ces chapitres!Je n'ai pas cessé de sourire pendant que je lisais (surtout pendant le 2ème!^^)!
    Mon deuil est ennnfin terminé....=P

    Nana_0031

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  2. Je suis ravie, Nana, vraiment ! A la fois pour ce commentaire, et ce cri de joie. A moi aussi, ça me fait du bien ; ))

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  3. Ben tu le mérites ce commentaire!!Tu t'es bien rattrapée!lol ;)

    Nana_0031

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  4. Tu as osé !!!!! Ahhhhhhhhhhhhhhhh au secours !!! Jake est revenu : j'en perds mes mots, je ne sais plus quoi dire : tiens une chanson. le Grand Jacques Brel - Mathilde : http://www.deezer.com/listen-882630 ; parce que j'ai aussi tout ça dans la tête à cette lecture : joie, fébirilté, envie de la usite etc YEAH !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!

    Je n'irai lire tes inspirations que plus tard.

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  5. Je constate que ces chapitres sont décidément accueillis par des cris de toutes sortes... ^^
    Mais... pourquoi "au secours" ?
    En tout cas, je suis contente que l'effet de surprise fonctionne !
    J'aime beaucoup beaucoup Brel. Mais je n'aurais pas vraiment pensé à cette chanson, là... J'espère que tu as apprécié les morceaux que j'ai mis dans ces chapitres quand même, ils me tiennent tout particulièrement à coeur.
    Que ce "retour" procure de la joie, comme tu l'écris, me fait vraiment plaisir... C'est aussi ce que j'éprouve moi-même, à ce moment de mon histoire.
    ; )

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  6. Allez je reviens un peu plus sérieusement : oui Sombrelune j'ai apprécié tes choix de chansons que j'écoute toujours au fur et à mesure : un faible pour Gravity : un jolie voix sur un piano ça me va ! ;)
    Et puis une fois le choc du retour passé voici les questions qui affluent : comment peut-il être revenu , est-il un vampire ? un esprit ? une réincarnation ? Il a quand même eu droit au bûcher funéraire : il ne devrait plus avoir de "corps" physique. Tu as beaucoup d'explications à nous fournir maintenant.
    Donc, vivement la suite :D

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  7. Aaaaaahhhh trop fort ces chapitres plus précisément le dernier bon j'ai pas pu écouté la musique car trop impatiente de lire les 2 derniers je n'est pu m'empêcher de prendre mon ordi est de me couché avec pour finir dés ce soir ces derniers ^^ mais seulement voila je ne suis pas seule alors pas de musique lol...
    Jake est de RETOUR je m'attendais à tout sauf à ça quand même, bel effet de surprise, idem pleins de questions me trotte comment est ce possible ? que c'est il passé ?? Pourquoi Bella est elle ce point déstabilisait ? qu'est il devenu exactement ???
    Enfin bref une seule chose à dire .....................
    A QUAND LA SUITE ????? =D

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  8. Tes commentaires m'ont vraiment ravie -même si c'est un peu dommage pour la musique... ^^. Ton "besoin" de connaître la suite, ta curiosité, ton enthousiasme... sont ce qu'il y a de plus appréciable pour un auteur. Merci.
    Je compte m'investir tout particulièrement pour cette fin (car elle approche), promis ! Ce qui nécessite que j'aie un peu plus de temps à moi qu'en ce moment... Mais bon, ça ne va pas tarder. J'ai hâte moi aussi de pouvoir me replonger dans l'écriture !

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  9. en effet, quelle surprise et evidement pleine des nouvelles questions qui se posent....
    je suis vraiment contente d'être tomber sur ses tomes, merci la pause vpd !!
    je pensais pas de rattraper l'écriture en cours quand j'ai vu les dates des premiers commentaires, donc voila moi même aussi en train d'attendre la suite avec impatience .....
    courage sombrelune j'ai vraiment bcp aimée et pleurée l'histoire juste a maintenant, to be continued :)
    ifeelso

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  10. Merci, ifeelso ! Je n'ai pas vraiment besoin de courage pour finir cette fiction... mais de TEMPS ! De temps à moi !!! Et sans plus prendre inconsidérément sur mon sommeil. Ce qui n'est pas toujours évident... Mais ça finira bien par arriver ! Bientôt, j'espère. ; )

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  11. Un grand merci pour ces trois tomes; j'attends la suite avec impacience. depuis trois jours,j'ai dévoré apprécier admirer l'écriture les recherches mais ausi cette qualité de travail extraordinnaire. Il faudrait imprimer ces livres et les traduire pour Mme Meyer qui a beaucoup a apprendre. Chapeau bas... merci encore d'avoir partager avec tant de générosité votre talent. une fan...

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  12. Whaoh !... merci beaucoup à vous, chère anonyme (et fan *rougis*), pour ce commentaire si enthousiaste !
    Trois jours... quand je pense au temps qu'il m'a fallu pour publier tout ça... mais je suis ravie. J'espère que vous avez pris le temps de savourer quand même, et peut-être de jeter un petit coup d'oeil aux "illustrations" qui suivent chaque chapitre. Quant à traduire... si vous connaissez quelqu'un... pourquoi pas ? lol. Cependant, je ne sais pas si Mme Meyer apprécierait... Enfin, moi, je ne suis pas contre ! ^^
    Merci encore, et n'hésitez pas à faire part de votre ressenti ou à recommander à des personnes dont vous pensez qu'elles pourraient l'apprécier, la lecture de mes White Nights sur le net... à défaut de les voir jamais publiées *_*

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  13. Tu as raison, trois jours peuvent paraître court pour les lire les trois tomes mais j’étais littéralement obsédée par cette histoire. Depuis deux jours, je prends le temps de lire les notes, les illustrations et les recherches si impressionnantes que tu as fait. Je dois dire que j'ai relu mes passages préférés: la fuite, la remise en question de son existence, de son identité et de ses objectifs enfin de ses choix. J’utilise « ses » par ce que je m’identifie et je me mets à la place de Bella et je ressens particulièrement ces angoisses et ces doutes, ces peurs de l’abandon.
    En bref, j’ai relu beaucoup de passage des tomes 2 et 3. Je dois t’avouer que je suis hyper sensible, j’ai ris et pleurer, j’ai eu des bons dans ma poitrine à de nombreux moments, en te lisant. J’ai utilisé les heures de nuit (de fin de journée aussi) pour avoir la tranquillité et la paix de l’esprit. Et ainsi apprécier la profondeur de l’histoire et laisser vaquer mon imagination. Dur- dur au travail mais bon… tu m’as fait voyager et partager le déroulement de l’histoire avec un réel de plaisir. Tout y est les rebondissements, le tempo, la cohérence, le respect des personnages, de leurs personnalités et sensibilités. Que c’est juste et bien mené !!!
    J’ai aimé vos échanges avec Jacobinette, mais je dois avouer que je suis fan d’Edouard et que je me délecte de cette tournure de l’histoire…lol. Ce qui explique que j’ai eu quelques réticences avec le tome 1 ou Bella à deux maris dont un amant. Son infidélité par rapport à l’amour inconditionnel d’Edouard était difficile à entendre et à envisager, sachant en plus qu’il pouvait être témoin de leurs ébats amoureux !! . Tes explications et arguments sur le faite qu’Edouard était un vampire et qu’il n’avait pas la même approche que nous et qu’il puisse accepter, voir être l’initiateur, le facilitateur, de cette relation ont été convainquant. Heureusement qu’Alice a ressenti ce même malaise et amertume que moi et à préférer la fuite et la discrétion, pour respecter la vie et les décisions du trio…. Elle reste logique et cohérente avec l’histoire et les personnages, mais l’ambivalence des sentiments de Bella sont douloureuses à admettre. Je suis fleur bleue et je crois en l’amour, le pardon et la fidélité. Même pour un vampire qui a osé lui mentir (tome 2 Meyer) et à laisser la porte ouverte à Jacob ; …lol ; du moins dans les romans…
    Je maintiens que ta fiction est un régal. Tu es une excellente professionnelle !!! Un merveilleux écrivain…
    Merci, pour les musiques, j’avoue que je préfère le silence religieux de la nuit…. Malgré tout en deuxième lecture je les ai mises en fond et ça le fait !
    Merci encore et n’oublie pas, j’attends la suite avec impatience et envies !!!… dur dur d’être fan…
    Laurence 38 ans

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  14. Merci, Laurence (avec un nom, c'est beaucoup mieux ! ; )), énormément, pour ce nouveau commentaire, dans lequel tu expliques davantage ce qui t'a plu ou touchée, ce que tu craignais, ce qui t'a intriguée ou surprise, etc... Pour moi, c'est vraiment très important d'avoir ce genre de retour, justement. Cela me permet de mieux envisager comment ce que j'ai écrit est perçu, et ce qui est réussi ou qui l'est moins.
    Je dois dire que lire dans ton commentaire que mon histoire a pu être à ce point "obsédante" pour toi (et même au travail...) est une grande joie et une grande satisfaction pour moi. Je suis vraiment heureuse que tu aies éprouvé tant d'émotions à sa lecture, que l'évolution des personnages t'ait paru touchante, intrigante et -même si elle prend parfois une tournure inattendue, surprenante ou tout simplement très différente de l'histoire originelle de S. Meyer- toujours logique (comme tu le dis). Je me suis beaucoup attachée à exprimer le ressenti ou les réflexions des personnages, de manière à ce que l'on puisse comprendre leur choix, à défaut d'y adhérer complètement, et les accepter.
    Je suis d'autant plus fière lorsque, comme toi, on me dit que l'on est, a priori, davantage attiré par le personnage d'Edward. Parce que je sais que les choix que j'ai faits dans mon premier tome ne sont pas faciles à "supporter". Tout comme il est douloureux pour les pro-Jacob, de découvrir la suite... Si j'ai fait ces choix, c'est parce que j'ai vraiment trouvé, à la lecture de Twilight, que S. Meyer avait ouvert des portes toutes grandes et qu'elle n'avait jamais réellement donné la possibilité à ses personnages (et à ses lecteurs) de savoir sur quoi ces "ouvertures" pourraient déboucher. Pour moi, il était évident que la relation de Bella avec Jacob était trop profonde et ambiguë pour qu'elle n'engendre pas... quelque chose d'autre. De la même manière, Edward me semblait si... vide, en définitive. Il me fallait davantage de complexité -et de manière explicite- pour l'appréhender dans sa nature de vampire et m'intéresser vraiment à lui.

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  15. Après... j'ai aussi fait avec ma fantaisie personnelle, puisque j'écris surtout pour m'amuser ! ^^
    Tu dis être "fleur bleue"... je n'ai pas voulu, dans ma "suite", aller contre des valeurs telles que l'amour unique, vrai et pur, la fidélité, la droiture, etc... Je n'avais pas l'intention de faire basculer les choses au point qu'elles montrent le vice, l'absence de morale ou le cynisme comme modèles... Mais je voulais plutôt parvenir à montrer la complexité de la situation dans laquelle se trouvent ces personnages (complexité créée par S. Meyer, d'ailleurs), complexité surnaturelle, d'ailleurs, qui ne peut à mon avis qu'entraîner des réactions et des comportements sortant un peu de la normale, et qui ne peut pas se régler aussi simplement, de manière aussi péremptoire et aussi "limitée" (en un sens) que ce que l'auteur a finalement choisi de faire dans son 4e tome. Bien sûr, c'est aussi une question de philosophie personnelle... Mais je ne pense pas être immorale ou donner un mauvais exemple (oups !... je n'espère pas en tout cas). D'ailleurs, la littérature est-elle là pour donner l'exemple ? (Ceci dit, je me demande si ce n'était pas réellement -comme l'ont dit certaines critiques- une intention de S. Meyer, au vu des choix qu'elle a faits). Enfin, je ne vais pas relancer le débat. Mes personnages réfléchissent beaucoup, se posent des questions, font des choix en suivant leur raison ou leur coeur. Ils se demandent aussi s'ils ont toujours bien le choix. Ce sont certainement des réflexions qui me sont propres, mais j'avais bon espoir qu'elles pourraient toucher d'autres personnes, et faire écho à quelque chose en elles. Qu'elles pourraient avoir, par moment, le sentiment que tout cela "sonne vrai" (enfin, dans la mesure du "réalisme" que peut avoir une histoire fantastique !). Je suis toujours émue de lire des commentaires qui me montrent que c'est parfois le cas.
    Tout ceci pour dire encore que tes compliments me font vraiment chaud au coeur; ils me donnent de l'énergie et de la motivation pour la suite (et la fin). Merci encore !

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  16. Je te remercie de m’avoir répondu. Si l’on avait la possibilité d’exprimer notre avis aux différents auteurs, écrivains, ce serait fantastique. Je pense, en effet, qu’un retour pour toi est important mais pour nous qui te lisons c’est la possibilité d’expliquer nos sentiments et faire des critiques constructives. Aujourd’hui j’ai eu l’occasion de lire la critique que tu avais fait sur le dernier film de Twilight en juillet. Je dois dire que je suis assez d’accord avec ce que tu as pu dire. Cependant, mon approche était toute autre. J’ai d’abord vu le film 1 puis 2 avec ma fille de 14 ans en 2010 en vidéo. J’ai trouvé l’histoire très intéressante et romantique pour les jeunes. J’ai cherché ensuite à en savoir plus et ainsi motiver ma fille à lire les 4 tomes. Là, j’ai pris les différences de scénarios, comme un plus, que le livre apportait. Quand aux scènes inexistantes dans le film comme une prime pour que la magie continue à opérer. J’ai donc été ravi lorsque j’ai vu le dernier film. Je trouvais comme vous que des scènes ont été spolié et que c’était bien dommage et frustrant. Mais la magie était présente et adapter pour les jeunes. Quand à moi je me suis demandé si l’on pouvait améliorer et adapter un scénario plus rechercher, plus profond qui nous permette de saisir, de comprendre, d’imaginer une histoire, dont la cohérence et la justesse serait travailler tout en gardant consciencieusement la personnalité des personnages. Lorsque j’ai lu le 4ème tome j’était frustré. Les trois parties, Bella, Jacob, Bella qui narrent leurs visions de l’histoire ne m’a pas enchanté. En première lecture, j’ai passé sur le passage de Jacob… Je ne m’y retrouvais pas J’ai trouver l’écriture du livre bâclé et vraiment adapter qu’au jeune. Aucune réflexion profonde, de consistance et beaucoup d’incohérence. Les personnages deviennent vides et apathique. Et le côté parfait de Bella Vampire et Héroïne puisqu’elle sauve tout le monde un peu gros.
    J’ai lu des fictions qui reprenait le 4 ème tome du point de vue d’Edward. Certaine était correct. Mais j’ai vraiment apprécier ta version et je la considère comme étant la suite officiel. Au moins, on voyage et il y a de l’action, de la découverte, de la logique, du rebondissement, de l’histoire sur différents peuples et leurs coutumes et les vampires bref on ne s’ennuie pas. J’adhère complètement.
    Lorsque j’ai vu que tu t’intéressait à Vampire Diaries je me suis « oh non c’est un remake de twilight lourd et mal écrit ». J’avais regardé les 6 premiers épisodes. Ma fille les suit sur streaming. Moi, j’ai fini par voir la saison 1 en entier. J’ai été soulager de lire tes premiers commentaires sur la séries. Nous avons décidément des réflexions communes. J’apprécie le personnage de Damon. Je pense que je vais regarder la seconde saison et suivre tes critiques avec grand intérêt.
    Enfin j’ai lu de très bon bouquin sur les immortelles et sur la maison de la nuit de P.C. Cast. Si tu veux je te donnerai quelques références de livre avec les vampires pas mal écrit.
    As- tu une idée de la période dont tu nous ferra part de la suite et fin de Twilight. Mars, Avril ???
    Je sais j’abuse je ne veux pas te mettre la pression.
    Merci encore.

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  17. Laurence,
    j'apprécie vraiment tes commentaires. Je pense que nous avons de quoi échanger, effectivement !... lol
    Je ne sais pas si je vais arriver à répondre à tout dans ce commentaire. Si ce n'est pas le cas, j'y reviendrai.
    Non, tu ne me mets pas la pression, pas de souci. N'ayant pas de "date à tenir" (pour quelque éditeur que ce soit ! ^^) je n'ai aucune idée de quand je serai en mesure de publier les chapitres suivants. J'ai déjà écrit un peu... mais j'ai besoin de temps et de calme pour me détendre, me concentrer vraiment et suivre mon sentiment, ce qui n'est pas le cas depuis un bon moment, malheureusement. J'ai beaucoup écrit l'an dernier, parce que je me suis lancée là-dedans "à corps perdu", et c'est vraiment le cas de le dire ! J'avais vraiment envie de construire quelque chose, de dense, et qui ait une certaine profondeur. J'y ai consacré beaucoup de temps et d'énergie, et trop de mes nuits, sans doute... Ayant un travail qui me prend beaucoup d'énergie lui-même, je me suis vite retrouvée complètement épuisée. Alors, depuis quelques mois, j'ai décidé de poursuivre plus... raisonnablement. Et de me reposer davantage. C'est essentiel !
    Comme j'ai déjà eu l'occasion de le dire, je sais depuis le départ où je veux en venir. Ce qui est vraiment très sécurisant pour moi. Je n'ai pas de "crise de l'inspiration" ou je ne me retrouve pas perdue dans mon histoire, sans plus savoir dans quelle direction aller. En fait, je dirais qu'il ne me reste plus que quelques chapitres à écrire...
    Etant assez sensible et compliquée, je me rends aussi compte que j'ai "du mal à finir", peut-être... J'ai passé tant de temps avec cette histoire et ce projet dans ma tête ! Tout en ne prenant pas ça vraiment au sérieux non plus. Je sais bien que ce n'est qu'une fiction parmi des milliers (et peut-être des millions !) d'autres. Mais c'est une bonne expérience pour moi. Assez ambitieuse, en fait. Et je veux la mener à son terme. Pour mieux passer à autre chose ensuite.
    Twilight n'est pas toute ma vie. Si tu as lu mes articles à ce sujet, tu as pu voir que je suis même assez critique à son sujet. Mais j'ai trouvé certains personnages attachants, à la lecture... Alors je me suis juste lancé un défi personnel. Avec l'intention de faire quelque chose d'agréable pour moi, et peut-être pour d'autres. Car mon seul but est... le divertissement. (C'est pour ça que j'aime bien Damon, d'ailleurs. mdr)
    Merci de ton impatience, en tout cas, elle est très stimulante et "fortifiante" pour moi.

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  18. A propos de The Vampire Diaries : je suis cette série comme on mange des bonbons (c'est mon image favorite !). Ce n'est pas très puissant, très intellectuel ou raffiné... mais c'est une série sympa à regarder quand on aime bien les vampires et qu'on a rien contre le fait d'être bon public parfois. En plus, il y a plein de très beaux visages (et des muscles ! lol), ce qui aide toujours à passer un bon moment. Je ne suis pas fan. Je crois que ce n'est pas (ou plus) dans ma nature, de toute façon. Mais j'adore toutes les discussions et les réflexions que cela entraîne, et même si c'est totalement oiseux... c'est fun, tout simplement. Et ça fait du bien de ne pas trop réfléchir parfois.
    Je dois quand même te dire que, même si la série prend beaucoup de libertés par rapport aux livres, The Vampire Diaries est antérieur à Twilight. Ce n'est donc pas un remake ! Et peut-être même est-ce un peu l'inverse...
    J'avoue que le personnage de Damon m'a beaucoup accrochée dans la 1ère saison. Mais il faut passer 5 à 7 épisode pour ça. Maintenant, je suis moins "séduite". L'évolution de certains éléments ne me plaît pas plus que ça. Bon, c'est une série, il faut bien qu'ils fassent durer et qu'ils créent des rebondissements... En fait, je la suis beaucoup par curiosité, pour savoir où cela va aller... Et puis ça fait travailler mon imaginaire, d'une manière ou d'une autre, ce qui est toujours une bonne chose. Il y a longtemps, je me délectais de regarder Buffy... X-files... plus récemment, Dr House, ou True Blood... J'aime beaucoup les séries. Il y en a tant que je devrais voir ! (et j'ai si peu le temps... pour en revenir à ce que je disais).
    Je rédige de temps en temps de petits articles sur d'autres sujets (petits délires ou plus sérieux) -tout comme mes comptes-rendus des épisodes de TVD-, ce qui me demande moins de travail que ma fiction. Mais elle continuera, ne t'inquiète pas !
    Concernant la littérature, je te remercie pour tes suggestions, elles sont les bienvenues.
    Moi qui adore le fantastique (mais pas seulement : ce blog ne reflète pas l'intégralité de mes goûts et de mes intérêts... c'est une "facette" thématique), je considère qu'Anne Rice demeure la reine absolue de la littérature vampirique. Ce qu'elle a créé est fascinant. Laurell K. Hamilton, dans sa série des Anita Blake, a aussi su inventer un univers fort et prenant, du moins pour ce que j'en ai lu jusqu'à présent. Je jubile à chaque page ! J'ai bien l'intention de tous les lire... dès que possible.
    Bon, voilà encore une longue réponse que je vais devoir couper en deux pour qu'elle soit acceptée par le serveur... ^^
    N'hésite pas à t'exprimer comme tu le souhaites, discuter de sujets divers et variés est toujours très enrichissant ! ; ))

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  19. Merci, pour les suggestions de livre je connais le super film "Entretien avec un vampire" d'Anne Rice et surtout les deux acteurs masculins "très peu connu d'ailleurs" quant à Laurell K. Hamilton, dans sa série des Anita Blake j’avoue ne pas connaitre… j’ai fais quelques recherche sur le net et la médiathèque de ma ville propose Plaisirs Coupables donc je vais me lancer.

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  20. Samedi, je regarde un autre genre de film, une trilogie que j'adore HANNIBAL LECTER, le silence des agneaux... ce n'est pas dans le monde des vampires mais la psychologie du personnage: prédateur et jeune novice, j'adore... tu connais probablement apprécies-tu?

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  21. Connais-tu "l'effet papillon" film réalisée par Eric Bress, J. Mackye Gruber. Avec Ashton Kutcher, Amy Smart, Elden Henson. Une théorie prétend que si l'on pouvait retourner dans le passé et changer quelques détails de notre vie, tout ce qui en découle serait modifié. On appelle cela "l'effet papillon". C’est ce à quoi m'a fait penser ta fiction sur les 3 tomes de twilight. En reprenant le dernier tome de Meyer et en l'interprétant par Bella comme un rêve qu'elle avait eu, tu changes la trajectoire de l'histoire et des personnages... j’adore. Oh désolé, je radote l’âge surement… lol

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  22. Oui, Entretien avec un Vampire est un film (et un livre) merveilleux. Jette-toi sur Plaisirs Coupables dès que tu le pourras, c'est génial ! Pas du tout dans le style "romantique", je préfère te prévenir au cas où c'est ce que tu rechercherais. Anita Blake est une femme d'action et de caractère. Son existence est pleine de monstres... mais certains sont parfaitement irrésistibles. L'écriture est nette, précise, presque brutale parfois. J'adore. (pas parce que c'est "dur", mais parce que c'est bien fait. L. K. Hamilton a beaucoup de talent).
    Le Silence des Agneaux est un film formidable, j'ai dû le voir... plusieurs fois ! lol Jodie Foster, Anthony Hopkins (Sir !) sont de grands acteurs. Quel charisme ! Arriver à rendre un personnage aussi complexe et dangereux qu'Hannibal Lecter avec un jeu si minimaliste, c'était vraiment génial.
    Je connais aussi l'Effet Papillon. Ce film m'avait beaucoup plu et touchée. Il est très intelligent.

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  23. Bonsoir, j’ai pensé au chapitre que tu es entrain de nous écrire avec amour lol. Particulièrement à la musique que tu y insert. Je dois te dire que mon mari est musicien et que pour le coup j’ai eu un peu d’aide… il m’a fait découvrir un super guitariste, qui est très probablement connu par tous (sauf moi) David Gilmour je te joins deux liens. Ces morceaux ont éveillé mon imagination et pourquoi pas pourront t’inspirer. Je me permets aussi de te faire une suggestion, Gary Moore, est (était) un de mes musiciens préférés, il nous a quitté en février (je fais mon deuil actuellement). Ces musiques m’ont toujours transporté. Alors humblement, j’aurais souhaité que tu lui fasses un clin d’œil dans ton blog. Ce soir j’avais une pensée à toutes ces œuvres musicales qui ravissent nos cœurs et nos âmes. Je ne sais pas si tu pourras adapter ces musiques aux histoires car elles doivent être, même si ce sont des ballades, cohérente avec l’ambiance et le rythme que tu as imaginé. En tout cas j’avais envie ce soir de les partager.
    David Gilmour
    http://www.youtube.com/watch?v=mK9bQ-aDL2s
    http://www.youtube.com/watch?v=6nzIKAhNTW0
    Gary Moore:
    http://www.youtube.com/watch?v=qyTHJ40pasM
    http://www.youtube.com/watch?v=Xx3yXUunEq8
    Merci à toi, pour tout ton travail

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  24. Laurence,
    je vais écouter tes liens. Pour ce qui est de les utiliser dans ma fiction, en fait, ça dépend de ce que je ressens par rapport au morceau lui-même, si je trouve qu'il exprime quelque chose qui rend bien l'ambiance de la scène que j'écris, etc... Je dois t'avouer que j'ai déjà plein d'idées pour la suite, mais ce n'est pas définitif. Il m'est déjà arrivé d'employer des morceaux que je venais juste de découvrir.
    Pour ce qui est de David Gilmour, oui, je connais. Pour Pink Floyd, bien sûr... Et, je dois avouer que je suis totalement amoureuse de lui (enfin, de lui il y a 40 ans... Je sais, c'est mon drame, je n'étais même pas née !) Regarde ça : LIEN
    Sinon, Gary Moore, je ne pense pas connaître.
    Enfin, concernant Anita Blake, tu peux lire mes commentaires sur cette page : ICI, où il y a aussi une photo de Gilmour, d'ailleurs (plus bas)... ; ))

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  25. Oh je pense que pendant que tu seras en vacances j'aurais de la lecture à faire (anita blake, ton blog + le livre Plaisirs Coupables)super.merci
    Avec mon mari nous avons visionner ton lien. En effet Davis Gilmour était pas mal, bel homme.Je te recommande vivement Gary Moore,excellent mais ne regarde pas le physique, ni ces mimiques ça gâche le plaisir. Mais quel artiste!!! quelle mélodie

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Petit message

J'ai remarqué que, malheureusement, Deezer perdait parfois certains morceaux, mais je ne peux pas savoir lesquels... Alors n'hésitez pas à me laisser un petit message lorsque, au cours de votre lecture, vous rencontrez un lien mort dans mes players. Je ferai en sorte de le remplacer. Merci !