samedi 6 novembre 2010

A propos des chapitres 19-20 : inspiration



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Bella is deeply moved about what she experienced by drinking the child's blood and helping him to die. Though it doesn't change her as she feared, she understands it makes her look like Edward even more and her comprehension of life slowly evolves. She feels she needs solitude, darkness and silence to find peace again. So they keep going South until they reach Antarctic. They stay there a long time. She learns how to control her shield and opens her mind to Edward. She discovers some things about him then. And he can feel how she misses Jacob. They have an open mind and heart silent discussion about their past and what they lived. Suddenly, they witness an aurora australis, which has a stimulating effect on Bella.



Avant toute chose, je veux faire partager ici une musique très spéciale...
En évoquant la "nuit obscure", à la fin du précédent chapitre, j'ai eu une réminiscence (ou une illumination ?...) : un album que j'écoutais il y a bien longtemps, et que j'adorais. Je l'ai retrouvé sur un seul site (en lien en-dessous). Il est merveilleux. Il s'agit de poèmes de St Jean de la Croix mis en musique par Vicente Pradal (avec la participation du contrebassiste Renaud Garcia Fons -par lequel j'en suis venue à découvrir ce travail).
Voici La Nuit Obscure :


TEXTE + TRADUCTION (cliquez pour agrandir ; la traduction provient du net, mais je l'ai un peu modifiée à mon goût)

Voilà donc une bonne raison de voir, dans ce visage de Madone (comme on a déjà eu l'occasion de le dire) de Bella, autre chose qu'une beauté vampirique...



Les paroles expliquent beaucoup de choses. Ce n'est pas qu'un texte "religieux", en tout cas pas de la manière à laquelle on peut s'y attendre. St Jean de la Croix, comme Ste Thérèse d'Avila, font partie des "mystiques" : c'est-à-dire que leur foi s'est exprimée d'une façon très particulière... physique, sensuelle. Ils ont écrit des textes magnifiques, dans lesquels leur communion avec le divin (parce qu'ils ont la particularité d'avoir fait "l'expérience de Dieu" de leur vivant et dans leur chair !... tout comme Bouddha... c'est ce qu'on appelle la transcendance, l'éveil ou l'illumination...) est apparentée à une étreinte amoureuse. En plus, la manifestation de Dieu à l'homme se fait souvent la nuit. On parle de "l'expérience des Nuits". Comme s'il fallait être dans l'obscurité pour voir la lumière, dans les ténèbres pour trouver l'espoir, comme si elle était un moment ou un lieu d'ouverture, de passage... Et ça... j'aime beaucoup, lol ! Cela correspond aussi tout à fait avec ce que je cherche à exprimer dans ma fiction.
Je dois avouer qu'à la fin du poème, j'ai longuement hésité à modifier un peu la traduction : "les doigts frais de l'air de la nuit qui blessent son cou" ont failli devenir "la bouche humide qui mord"... Mais je me suis retenue ! Le parallèle était tentant, pourtant. ^^

Qu'on ne voie là aucune volonté de ma part de faire l'apologie du Christianisme (ou de quelque religion que ce soit ; ce serait difficile, d'ailleurs...) !
Le mysticisme est cependant particulièrement intéressant (voir lien sur le mot) car il est une façon d'exprimer la manière dont l'être humain peut ressentir l'Amour (/le divin), dans ce qu'il a de plus absolu, et comment l'esprit humain peut influencer le corps. Ce que les mystiques expriment est assez troublant. Ils semblent fonctionner à l'envers : leur esprit ne ressent pas les sensations provenant de leur corps mais, au contraire, leur corps éprouve les émotions émanant de leur âme !
Le mysticisme se retrouve dans différentes civilisations, religions, croyances ou expériences "parallèles" de l'au-delà, du divin, peu importe comment on le nomme. Il nous ramène aussi au chamanisme, dont je me suis beaucoup inspirée dans cette histoire.

Un peu de pub éhontée, donc :


On m'a fait remarquer -et j'en suis ravie- que ces deux derniers chapitres avaient quelque chose de "poétique" et de "philosophique". Poésie, amour, sensations, morale, spiritualité... Eh bien justement, nous voilà dans l'espace mystique !
Il ne me semble pas possible de passer sur la dimension un peu spirituelle que doit obligatoirement avoir la littérature fantastique. Je dis "obligatoirement" parce que lorsqu'on nage en plein surnaturel, on se retrouve forcément face à tout ce que cela implique : croyances, religions, Dieu, Diable, démons de toutes sortes et êtres merveilleux variés... De plus, traditionnellement, les vampires sont liés à Dieu, ils sont des êtres maudits, l'expression du mal, etc... On ne peut, à mon avis, pas échapper à ces réflexions métaphysiques dans cette littérature.


Pour en revenir à ces derniers chapitres, voici la fin de "l'épisode africain". Bella connaît à présent le prix du sang. Elle a expérimenté ce que c'est qu'être un vrai vampire. Et elle portera cette souffrance, ce manque avec elle toute son existence. Selon moi, être vampire ne peut pas être aussi facile que ce que laissent entendre les romans de S. Meyer. On remplace le sang humain par du sang animal, on met des lentilles, on fait en sorte de ne sortir que par temps couvert, et hop, tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes : on vit heureux pour toujours ! (+ le sexe d'enfer, à ce qu'on nous laisse comprendre)... Cela m'avait déçue.
Il me semble que cela ne peut pas être qu'un gain, qu'il doit au contraire y avoir un prix à payer. Ce prix, Bella l'a compris ici. C'est celui du manque, de la frustration, du remord, de la faute, les affres de la morale... le poids de la conscience. On n'est pas un vrai vampire, selon moi, si l'on ne porte pas cela (un peu) avec soi.
Bella pressent (ou sait déjà) qu'elle a beaucoup perdu en devenant vampire. Et elle a besoin d'aller au bout de ce sentiment de perte, de solitude, de dénuement. C'est la raison pour laquelle j'ai choisi de les conduire dans un lieu très particulier : un lieu qui n'est pas un espace de vie des hommes.


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"Chaque paysage est un état d'âme". Je continue ici avec mes inspirations romantiques, les liens que je veux tisser entre la nature et l'homme, l'extérieur et l'intériorité, les sens et les sentiments.
Au fil de mon histoire, j'ai repensé à ce poème, rencontré dans Twilight, et j'ai trouvé intéressant de m'en servir ici, pour continuer à relier ma fiction avec les romans originaux. Il s'agit, du poème Feu et Glace de Robert Frost. En version originale : Fire and Ice (texte et traduction). Car Bella passe réellement, physiquement, du feu (l'Afrique ici) à la glace (l'Antarctique), et non plus uniquement et symboliquement de Jacob à Edward, personnages tous deux connotés comme "chaud" ou "froid". Il s'agit aussi d'amour et de haine, Bella réfléchissant à la vie, et à son fonctionnement, se dit qu'elle a éprouvé l'amour et la haine qui déchirent le monde. Elle a le sentiment de mourir deux fois : elle est morte par amour, et la haine -dont la vie et le monde sont pleins- contre laquelle elle ne peut rien (elle vient de le découvrir), la tue une seconde fois. Il lui faut le temps d'accepter...
... et de sortir du brouillard (à la manière de cette série d'images de Bella que j'ai utilisée ici).




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Une photo qui pourrait bien représenter cet embarquement pour le "bout du monde", dont elle parle...


L'Antarctique est la traduction géographique, réelle, de ce besoin de vide et de silence, de ce besoin d'absence, que ressent Bella. C'est un lieu neutre et pur : plus de directions (que le nord !), plus de temps (que la nuit !), et personne... ou presque.
C'est aussi la fin du voyage et de la partie que j'avais sous-titrée Au fond de l'inconnu pour trouver du nouveau...




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C'est au plus loin, physiquement, de sa vie, de son passé, de tout ce qui fait qui elle est, que Bella se rencontre enfin. C'est aussi le moment des révélations, au coeur de la nuit. Il m'a semblé intéressant d'imaginer ici d'autres choses concernant le passé d'Edward. J'ai voulu parler un peu de ses débuts de vampire. De cette difficulté à envisager -pour un être jeune et immortel !- que certains êtres humains puissent considérer la mort comme une délivrance... comme une bonne chose.
Cela fait partie de leur apprentissage à tous deux dans ma fiction.


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Où l'on reparle de Jacob...

Bella comprend mieux le fonctionnement de son bouclier. Comment, par moments, lorsqu'elle éprouve le sentiment juste, il permet à Edward de traverser, renvoyant en miroir Bella dans son propre esprit. Ils ont, tous les deux, cette capacité à "fusionner" leurs pensées... peut-être parce que leurs âmes le sont ? Ainsi Bella découvre que c'est à travers la pensée d'Edward qu'elle avait perçu celle de Jacob, mais aussi celle de Leah, lorsque celle-ci avait disparu.
J'ai aimé imaginer avec elle que, peut-être, à l'avenir, elle pourrait parvenir à "fermer" l'esprit d'Edward de l'intérieur... pour lui donner un peu de répit, car son don n'a pas que des avantages...


L'aurore est symbolique. Très. Je ne m'étendrai pas davantage ici à son sujet.
Mais le plaisir des images se suffit à lui-même :


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(Oui, ce blog peut fournir les fonds d'écran, aussi... ^^)


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Comme Edward l'explique à Bella, ce "miracle" n'a rien d'une illusion. Il est un phénomène physique, bien réel.


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De quoi être fasciné. Et... s'interroger...



Pour les plus curieux, voici une petite vidéo explicative. De 40 secondes, en silence...




Quoi qu'il en soit, cette aurore a un impact sur Bella.
C'est le retour de la lumière. Et le signe du Retour... tout simplement.


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Petit message

J'ai remarqué que, malheureusement, Deezer perdait parfois certains morceaux, mais je ne peux pas savoir lesquels... Alors n'hésitez pas à me laisser un petit message lorsque, au cours de votre lecture, vous rencontrez un lien mort dans mes players. Je ferai en sorte de le remplacer. Merci !