jeudi 3 septembre 2009

VOL I "Full Sun"/ Attraction _ chpt 1



White Nights/ Rédemption, Livre 1 (Le destin) "Full Sun"/ Attraction



Chapitre 1 : Un Rêve/ A Dream





« Bon sang, alors là, c’est franchement n’importe quoi ! »
Ces mots sortirent de ma bouche alors que j’étais encore en train de quitter le sommeil. Je venais de me réveiller en sursaut et de me redresser sur mon lit, en proie à une grande agitation.
« Mais qu’est-ce que je peux être bête, bête, bête ! Ou alors je commence réellement à devenir folle… »
J’étais submergée par un puissant malaise.
Des bras frais se posèrent sur moi et m’enlacèrent doucement.
« Que t’arrive-t-il ?, demanda Edward d’une voix visiblement inquiète.
_ Je viens de faire une rêve… bizarre… plus bizarre que jamais. Tellement clair, détaillé… J’ai l’impression d’avoir dormi mille ans, en plus !
_ Eh bien, Belle au Bois dormant, répliqua-t-il légèrement moqueur, pas loin… en fait tu as dormi une quinzaine d’heures. Charlie pense qu’Alice t’a réellement épuisée en t’amenant faire les boutiques. Il n’a plus eu la patience d’attendre que tu te réveilles. Il est quand même venu voir si tout allait bien, puis il est sorti.
_ Quoi ?
_ Tu t’es évanouie dans les bois, au départ des Volturi, après qu’ils aient… »
Je réentendis très nettement le bruit qui m’avait sans doute valu de tourner de l’œil, celui du corps broyé de Bree, le vampire nouveau-né que Carlisle avait proposé d’épargner.
Je me laissai retomber sur mon oreiller en soufflant. Eh bien ! Que d’émotions ! Pendant un instant, j’avais un peu perdu la notion du temps et de l’endroit dans lequel je me trouvais. J’étais soulagée d’être là, dans ma chambre, ce matin.


« Mon Dieu, Jacob ! Est-ce qu’il… ?
_ Jacob va bien, il se repose. Ne t’inquiète pas. Il est solide… Plus que je ne l’espérais, d’ailleurs…
_ Oh, Edward, ne dis pas ça !
_ Ne t’en fais pas. Carlisle s’est bien occupé de lui. Et il n’a jamais vu d’os se ressouder aussi vite ! Il sera sur pieds, frais comme un gardon d’ici demain.
_ Bon, si tu le dis. Je vais… tout de même aller le voir. Tout à l’heure… »
Je me rappelais la peur affreuse que j’avais eue en apprenant que Jacob avait été blessé. Je l’avais même cru mort, d’abord. L’horreur de cette nouvelle, l’abomination qu’aurait été ma vie, la vie, sans Jacob m’avait submergée avec une telle force… que je m’étais évanouie. Je n’arrêtais pas de m’évanouir en ce moment… je devais effectivement être bien fatiguée. A bout. Qui pourrait calmement supporter de pareilles choses, après tout ? Voir sa vie soudain emplie de monstres dangereux, des vampires, des loups-garous… et puis être traquée, une fois, deux fois… Etre abandonnée également. Son cœur brisé, sa vie réduite en poussière alors qu’on aimait tellement, de tout son corps et de toute son âme… Et découvrir que l’amour est toujours là cependant. Qu’il se développe et s’étend sans qu’on s’en aperçoive, sans qu’on puisse rien y faire, comme une plante vivace et envahissante. Qu’il peut prendre différents visages. Oh, l’amour… quelle torture !
Oui, en effet, j’étais exténuée.

Des images défilèrent dans mon esprit. Celles de mon rêve étrange de réalisme. J’avais été loup, dans la tête de Jacob, j’avais également épousé Edward, nous étions partis sur une île. J’avais eu un enfant de lui, une étrange petite fille, mi-humaine, mi-vampire. Pour la nourrir pendant ma grossesse extraordinaire qui n’avait duré que quelques jours, j’avais dû boire… ce que certainement jamais je ne pourrais boire de ma vie d’humaine. J’avais accouché dans un bain de sang, avant de devenir vampire moi-même. Des sensations me revinrent en mémoire. J’avais chassé, j’avais connu l’amour dans la peau d’un vampire… Comment avais-je pu imaginer tout cela avec tant de force ? Jacob s’était ensuite imprégné de…
« Oh ! », fis-je en secouant la tête pour chasser toutes ces pensées envahissantes, incohérentes et abominables. En même temps, dans un geste automatique, je caressai mon ventre avec inquiétude.
« Pourrais-tu m’expliquer ce qu’il se passe ?, demanda Edward réellement intrigué.
_ Pour une fois, Edward, j’aimerais que tu puisses lire dans mes pensées, ce serait beaucoup plus pratique, lui répondis-je. Je suis assez persuadée qu’elles arriveraient à te faire peur, d’ailleurs. Il va me falloir du temps pour arriver à me remettre d’une nuit pareille… Je n’en reviens pas !
_ Et si tu étais plus précise, s’agaça-t-il, peut-être arriverais-je à comprendre quelque chose à ce que tu racontes.
_ Quand j’aurai recouvré mes esprits, lui dis-je en me serrant contre lui. Je ne me sens pas très bien, tout est vraiment confus et j’ai une sorte de nausée… Et puis cela va prendre un sacré moment à raconter, tu pourras t’accrocher. Jamais je n’ai fait un rêve pareil !
_ C’est normal que tu sois perturbée, souffla-t-il tendrement en lissant mes cheveux de ses doigts délicats, avec tout ce que tu viens de vivre. Quand tu le voudras, je t’écouterai me raconter ton rêve du début à la fin. J’aime beaucoup écouter les belles histoires…
_ Celle-là n’est pas toujours belle, gémis-je, il y a des moments très… gore. Comment ai-je pu inventer toutes ces…choses… Il y avait les Volturi, bien sûr, mais aussi de nombreux vampires dont je me rappelle parfaitement les noms : Amun, Kebi, Alistair, Garrett… Quelle imagination ! Je ne m’en serais jamais crue capable !
_ Tu sais, me dit Edward sur un ton soudain plus sérieux, les rêves ont parfois un sens. Ils peuvent être une façon que trouve ton esprit pour te dire des choses qu’il ne peut pas te faire comprendre autrement. Vu comme tu as l’air préoccupée, je pense que tu dois prendre ce rêve-ci particulièrement au sérieux et réfléchir au message caché qu’il peut contenir. S’il y en a un, bien sûr, finit-il dans un rire.
_ Toi tu ne rêves jamais, comment peux-tu dire ça ?
_ J’ai été humain, je te rappelle, et je me souviens bien de cette impression étrange qu’un rêve laisse parfois, de ce qu’il avoue comme crainte, ou comme désir… »
Je me demandai soudain si j’allais pouvoir lui raconter réellement tous les détails, ou s’il ne valait mieux pas en omettre certains afin qu’il ne me prenne pas pour une vraie malade.

Je fermai les yeux. A nouveau je fus submergée par les images, les émotions.
« Renesmée, dis-je sans m’en rendre vraiment compte.
_ Qu’est-ce que tu dis ?, s’enquit Edward.
_ Dans mon rêve, il y avait une petite fille, répondis-je toute confuse, elle s’appelait Renesmée. C’était… notre fille. »
J’attendis la réaction d’Edward. Au moment où je venais de lui expliquer le sens de ce prénom, je m’étais rendu compte de l’absurdité de mes paroles. Je le regardai, ses sourcils étaient froncés, sa bouche formait une moue dubitative. Au bout d’un moment, il répondit avec douceur :
« Tu as rêvé que nous avions un enfant ? »
Oui, me répondis-je à moi-même, honteuse. Un petit hybride, (conçu après notre mariage mais alors que j’étais encore humaine et que nos ébats me couvraient d’ecchymoses) dont j’accouchais au péril de ma vie après l’avoir portée dans une douleur constante et nourrie de sang humain, doté de super pouvoirs que tout le monde surnommait Nessie –comme le monstre du Loch Ness !- et qui se trouvait être l’objet de l’imprégnation de Jacob pour finir. J’étais complètement tordue. Je ne pourrais jamais lui avouer tout cela. Alors je répétai timidement :
« Renesmée… Qu’en penses-tu ? »
Contre toute attente, son regard s’assombrit, puis devint dur. Il me saisit par les épaules. Il avait l’air de souffrir.
« Bella, dit-il avec tendresse pourtant, tu te doutes… tu sais que… nous ne pourrons jamais -il insista sur le mot- avoir d’enfant. Ni maintenant, ni plus tard. Mon corps est… mort. Nous pourrons vivre éternellement ensemble, nous pourrons goûter à un plaisir physique certainement très différent et beaucoup plus intense que celui que connaissent les humains... Mais rien ne naîtra de notre amour, fût-il le plus beau et le plus fort de tous,… jamais. »
Je l’avais blessé, sans doute. J’étais mortifiée.
« Je te raconte juste mon rêve, bredouillai-je.
_ Tu as raison, reprit-il bizarrement plus détendu, et il va vraiment falloir que tu me le racontes dans ses moindres détails, celui-là. Je suis persuadé que c’est important. »
Je ne savais plus que faire. Je ne voulais pas lui donner d’autres occasions de souffrir, peut-être. En même temps, je me rendais compte que repenser à toute cette histoire délirante et pourtant si précise faisait naître en moi une foule de questions que j’avais envie de lui poser, et dont je pressentais même déjà les réponses. Sans doute avait-il raison : j’étais en train de comprendre certaines choses, je les ressentais avec davantage d’acuité… Avant que j’aie pu ouvrir la bouche, il reprit :
« Renesmée… As-tu remarqué que c’est une fusion du prénom de ta mère mortelle et de ma mère vampire ? Je me demande… Ce n’est, sans aucun doute, pas un rêve prémonitoire, mais il y a, de toute évidence, des vérités à déchiffrer derrière le tissu de cette histoire qui t’apparaît comme tellement absurde. »
Il se tut un instant, puis reprit, songeur :
« As-tu déjà lu Freud ?
_ Euh, non, je ne crois pas avoir lu quoi que ce soit de lui, même si j’ai entendu parler de ses théories…
_ L’Interprétation des Rêves paraît convenir tout à fait à cette situation… je vais le relire dès aujourd'hui pour me remémorer ce qu’il y explique.
_ Mmmmmh, boudai-je, je vois ça d’ici… encore une obsession concernant… le sexe.
_ Tu as quelque chose contre ça ?, s’esclaffa-t-il. Tu ne peux pas rejeter cette part de toi-même, de ton humanité ! Elle est si… intéressante en plus, ajouta-t-il avec une sorte de gourmandise qui me rendit écarlate sur le champ.
_ Elle ne t’intéresse pas, apparemment, répliquai-je, piquée, tu me l’as assez expliqué. »
Il ne répondit rien. Je repensai au mariage, à cette promesse qu’il m’avait faite et que je lui avais faite. De nouvelles questions me venaient, me brûlant le cœur et la gorge, un étrange sentiment d’avoir été manipulée commençait à poindre au fond de moi, mais je ne savais pas d’où il provenait exactement. Je sentais bien qu’il faudrait que je les pose, ces questions, tout de suite peut-être.
Je pensai à Jacob aussi. Comment allait-il réellement ? Je devais aller le voir, constater les dégâts par moi-même, lui parler… le blesser à nouveau sans doute…
Mais Edward m’attira à lui, posa ses lèvres sur les miennes et, comme toujours, j’oubliai tout.


La matinée touchait à sa fin et Charlie allait sans doute rentrer affamé. Moi-même, je commençais à avoir l’estomac dans les talons et je profitai de l’absence d’Edward, parti en quête des écrits du célèbre psychanalyste, pour préparer un bon repas.
Lorsque Charlie passa la porte, le fumet qui provenait de la cuisine dut instantanément apaiser sa colère puisque ce fut avec une certaine tendresse -et non le rugissement auquel je me serais plutôt attendue- qu’il m’annonça :
« Tu sais ce qui est arrivé à Jake ?... Je ne veux plus jamais que tu montes sur une de ces satanées motos, Bella. »
Je tressaillis. Ces paroles me rappelaient quelque chose. Au fond de ma mémoire, des souvenirs embrumés s’agitèrent… Où est-ce que… ? J’avais une bizarre impression de « déjà vécu ».
Lorsque Charlie -qui n’avait rien perçu de mon trouble- poursuivit son récit de la partie de pêche qu’il avait faite avec Billy la veille, de l’attitude étrange et angoissée de son ami indien, des loups hurlants qu’il avait entendus jusqu’à-ce que les amis de Jacob le ramènent, blessé, à la Push, je tirai quand même une chaise et m’assis, comme prise d’un vrai malaise.
« Tu te sens bien Bella ?, s’inquiéta Charlie, tu t’inquiètes pour Jake ou Alice t’a réellement épuisée en te traînant de boutique en boutique comme me l’a expliqué Edward hier soir ?
_ Oui… non…, répondis-je toujours confuse, je m’inquiète pour Jacob. Comment va-t-il ? »
Ne savais-je pas que Charlie allait me dire que Jacob s’en tirerait sans problème puisqu’il avait immédiatement recouvré toute sa blâmable capacité à jurer comme un charretier et que Carlisle s’était merveilleusement bien occupé de lui ?
Et ce fut la réponse qu’il me fit, effectivement.
Non, ce n’était pas possible ! Allais-je devoir revivre chaque chose que mon rêve m’avait montrée et dont je me souvenais plus clairement que d’aucun des rêves que j’avais pu faire jusqu’à ce jour, ou bien avais-je la possibilité de réagir ? Fallait-il que je réagisse ?
« Je suis retourné à La Push ce matin, ajouta Charlie, il est vraiment beaucoup mieux. Ce garçon a une santé incroyable ! »
L’image de Jacob, dans mon souvenir, et mêlée à celle que je m’étais remémorée en rêve, s’imposa alors avec force à mon esprit. Un Jacob gravement blessé, qui aurait pu perdre la vie quelques heures plus tôt… Aurais-je jamais été capable de survivre à cela ? Par ma faute, il avait risqué la mort. Avais-je le droit de le briser, définitivement, comme je m’apprêtais à le faire, comme je l’avais résolu, alors qu’il m’aimait au point de se sacrifier pour moi, pour que je reste en vie ? En renonçant à être humaine, je le perdais définitivement. Pourtant, c’était mon choix. Je voulais être avec Edward, pour toujours. Je m’étais engagée…
Le conflit qui faisait rage en moi redoubla d’ardeur en cet instant, me coupant sur le champ l’appétit. C’était plus que je ne pouvais en supporter. Il fallait que j’agisse. Immédiatement. Ou j’allais devenir folle.
Je me levai soudain, en déclarant :
« Le repas est prêt, papa, mange. Moi, il faut que j’aille chez Billy.
_ Tu devrais prendre le temps de manger un peu, Bella, me répondit Charlie en me retenant par la manche, Jacob ne se sauvera pas… Il ne s’est jamais sauvé, lui… Et puis j’aimerais que tu m’accordes un petit moment… »
Oh, non, pas encore ! Allait-il me dire qu’il avait peur de me perdre et me demander de ne pas disparaître sans lui avoir dit au revoir ?
« Papa, dis-je en me penchant vers lui, tu ne vas pas me perdre, je ne partirai jamais sans avoir pris le temps de t’embrasser, je suis une grande fille maintenant et je t’aime. »
Sur ce, je collai un baiser sur son front et, alors qu’il restait bouche bée, lui adressai un clin d’œil et un signe de la main, avant de tourner les talons en direction de la Push.

Petit message

J'ai remarqué que, malheureusement, Deezer perdait parfois certains morceaux, mais je ne peux pas savoir lesquels... Alors n'hésitez pas à me laisser un petit message lorsque, au cours de votre lecture, vous rencontrez un lien mort dans mes players. Je ferai en sorte de le remplacer. Merci !